Damien Graves : "Ça ne m'intéresse pas de jouer contre le PSG"
Gardien et capitaine de Canet-en-Roussillon, Damien Graves est revenu sur l'exploit réalisé ce samedi en surclassant Rodez pour le compte du 8ᵉ tour de la Coupe de France. Clé de la victoire, prochain adversaire... l'ancien auscitain s'est livré à Midifoot.
Les consignes étaient surtout de croire en nos chances, de jouer notre football et de rester fidèles à ce que nous faisons depuis le début de la saison. Nous avons des joueurs à l’aise techniquement, donc il n’était pas question de déjouer. Ce n’est pas parce qu’il s’agissait d’une équipe de Ligue 2 qu’il fallait se contenter d’un bloc bas, dégager le ballon et faire n'importe quoi. Nous avions analysé leur jeu lors de plusieurs séances vidéo. Rodez joue très direct. Mais qu'à la perte de balles, il y avait quand même la place de jouer et de mettre de la vitesse pour aller de l'avant. Et c'est ce qui s'est passé. On a cherché à ressortir propre. Sur ce match, nous avons eu largement plus d’occasions qu’eux.
En première période, je n’ai aucun arrêt à effectuer : uniquement du jeu aérien, des sorties et du jeu au pied. En seconde période, hormis deux situations, une tête et une frappe à bout portant autour de la 80ᵉ minute, je n’ai rien à faire. Cela ne m’étonne pas : nous sommes très solides défensivement depuis le début de la saison. L’équipe défend ensemble et, lorsqu’on fait les efforts collectivement, nous devenons difficiles à manœuvrer. La preuve, en championnat comme dans toutes les compétitions, nous n'avons encaissé qu’un seul but à domicile depuis le début de la saison.
Oui. Et je suis là, au bon moment, pour faire les arrêts nécessaires lorsque la défense est prise à défaut. C’est ce qui fait notre force cette année.
Vous allez peut-être me prendre pour un fou, mais à Canet, nous avons l’habitude des exploits en Coupe de France. Marseille, Pau... Bien sûr, je suis très heureux et les émotions sont fortes, mais on finit presque par s’y habituer. C'est Canet. Finalement, en Coupe de France, on a l'habitude de ce genre d'exploit.
Le message du coach ? Franchement, on n'a pas trop parlé. C'était plus l'explosion de joie. Toute l'équipe, les dirigeants, les gars du club. Je ne sais même pas s'il a parlé (rire). Honnêtement, je ne me souviens même pas.
L’objectif initial était d’atteindre le 7ᵉ tour. À Auch, c’était déjà réussi. Face à une équipe de R2, on pouvait légitimement espérer un 8ᵉ tour. Aujourd’hui, nous avons dépassé l’objectif. Désormais, tout ce qui arrive n’est que du bonus.
Moi, personnellement, je veux une grosse affiche. L’idéal serait un top 10 de la Ligue 1. Après, il y a les deux discours. Il y a le celui de se dire en tant qu'une petite équipe pour essayer d'aller le plus loin possible. Mais c'est toujours le piège. Parce qu'à ce stade-là de la compétition, pour moi, il n'y a plus de petite équipe, même si c'est une R1 ou une National 3. Ils ont fait le travail qu'il fallait pour y être. Ils ont des qualités. C'est aussi dur que de jouer une National 2, une Ligue 2, une National ou une Ligue 1. Je l'ai déjà connu, ce piège. On va en 32ᵉ et on sort contre une équipe de R1. On ne va pas dire que la fête est gâchée, parce que tu fais quand même un 32ᵉ. Mais il y a énormément de déceptions. Alors que si tu fais un 32ᵉ et que tu es contre une belle équipe de Ligue 1, que tu perds, tu n'es pas déçu. Au contraire, c'est la cerise sur le gâteau.
Dans l'idéal, c'est le PSG. Mais honnêtement, ça ne m'intéresse pas de jouer contre le Paris. On sais très bien que ça va être très compliqué et que tu risques de prendre une valise. Je préfère un club comme Lyon, Rennes, même Nantes. C'est une très belle affiche. Et il y a toujours moyen de passer. C'est une Coupe de tous les possibles.