Il y a des dynamiques qui ne trompent pas. Et celle d’Aignan, actuellement deuxième de sa poule de Régional 2, ressemble à s’y méprendre à celle d’une équipe qui a trouvé son rythme de croisière. Avec cinq victoires lors des cinq derniers matchs, les Gersois affichent une forme éblouissante et ont parfaitement lancé leur saison comme le confirme le président du club, Maxime Aurensan. “En début de saison, on perd deux fois contre Auch et Pibrac. Deux défaites imméritées. Surtout la première contre Auch, où on prend un but dans les dernières minutes alors qu’on a les plus grosses occasions du match. Et cela s’explique aussi par une préparation compliquée : comme souvent dans le football amateur, il faut composer avec les disponibilités de chacun, et nous avons eu de nombreuses absences pendant l’été. Résultat : plusieurs joueurs ne sont arrivés que très tard aux entraînements. Ce qui fait qu’on n’était pas prêts pour le niveau R2 dès le début du championnat.”

Une dynamique retrouvée également grâce au travail de leur entraîneur, David Gomez : “Il a un réel impact sur le club et sur sa progression. C’était la personne qu’il nous fallait et qui colle parfaitement à l’identité du club. Dès son arrivée, il a compris l’ADN de notre village pour apporter son expérience et de la sérénité.” L’USA doit désormais aller de l’avant et poursuivre sa progression en se montrant plus clinique devant le but.

Un numéro 9 comme cadeau de Noël ?

Si tout semble aller pour le mieux du côté d’Aignan, il existe un secteur dans lequel Maxime Aurensan aimerait voir son équipe s’améliorer : l’efficacité offensive. "On l’a encore vu ce week-end : on gagne 1-0, mais tout le monde sera d’accord pour dire qu’à la pause, on peut rentrer à 3-0. On a le même problème contre Auch : ils ont une seule occasion, alors qu’on a quatre ou cinq face-à-face. On manque d’efficacité. À Salies également. Du coup, ça nous met en difficulté. Depuis quatre ans, on est la meilleure attaque, mais malheureusement, on a un ratio occasions-buts très faible. Ça va faire râler mes joueurs, mais c’est la vérité. À l’inverse, cette année, on a retrouvé une grosse solidité défensive." À l’approche des fêtes et du mercato hivernal, un véritable numéro 9 pourrait donc faire le bonheur du club, si une arrivée devait se concrétiser : "Un numéro 9 pivot serait le bienvenu, avec un profil différent, parce qu’on a déjà des attaquants, mais plutôt des petits gabarits." Avec un tel renfort, Aignan pourrait véritablement jouer les premiers rôles en R2. Mais le club nourrit un objectif bien particulier.

Une montée, oui… mais de la D2 à la D1

Si l’équipe fanion d’Aignan brille en R2, la montée en R1 n’a jamais été évoquée. En revanche, les ambitions d’évoluer à l’échelon supérieur sont bien réelles pour l’équipe de D2. “L’objectif numéro 1 du club reste la montée de l’équipe réserve de la D2 à la D1. L’écart est trop grand entre l’équipe première, en R2, et la réserve, en D2. Et je suis convaincu que Rémy Coutet, Jean-Christophe Descat et Vincent Vermeulen vont y arriver. On est un village de 758 habitants. Dans notre poule, certaines équipes ont des infrastructures et des moyens bien supérieurs aux nôtres. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’il est interdit de prononcer le mot “maintien” dans le club. Quand on joue, quel que soit le niveau, on doit entrer sur le terrain pour gagner.” Aignan joue donc le haut de tableau dans les deux championnats, tout en gardant une humilité qui force le respect. La saison est encore longue, et le club de l’ouest du Gers n’a certainement pas fini de faire parler de lui.